Il suffisait que je croise des gens menant naturellement à bien leurs projets pour que je leur en veuille de me rappeler mes lacunes.
[...]
Les regards déçus que vous vous êtes attirés de la part des gens qui comptent sur vous ou de l'image que vous donnez de vous-même, celle d'un flemmard et d'un trainard.
Intentions sincères mais actes qui tardent à venir, sentiment de honte de ne pas avoir tenu ses engagements, désespoir de sortir de cette situation, impression d'être minable...
Ca vous parle ? Alors vous êtes, comme moi, un procrastinateur.
Un procrastinateur n'est pas un tire-au-flanc. Ce n'est pas un fumiste, ce n'est pas un fainéant. Il veut vraiment faire, mais il ne fait pas. Et il souffre terriblement de cette contradiction (un fainéant, au moins, est en paix avec lui-même). Dans un cercle vicieux, la culpabilité lui enlève le peu de productivité qui lui reste.
Je suis en train de lire "Procrastination, pourquoi remet-on à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui ?" par le docteur Piers Steel (lui-même procrastinateur - comme j'aime à le rappeler, les boiteux sont les meilleurs coureurs). Acheter sur Price Minister.
Ce livre est un don du ciel. Il devrait être lu par tous les responsables d'entreprise ou hommes politique, tellement le mal qu'il dépeint est d'importance. Et, bien sûr, par les procrastinateurs.
Au programme :
Système limbique contre cortex préfrontal, impulsivité de l'omnivore contre patience du civilisé, célébrités tragiquement procrastinatrices, le regard des religions, coût macro-économique exorbitant de la procrastination et utilisation quotidienne de celle-ci par le marketing ("le matérialisme et le consumérisme sont l'expression de notre neurobiologie").
Je n'en suis qu'au tiers donc je n'ai pas encore lu de recettes. Mais déjà, la prise de conscience que procure ce livre est déjà en soit monumentale.
L'angoisse que génère le fait de remettre une tâche à plus tard coûte plus de temps et d'énergie que de faire la tâche elle-même.
--- Rita Emmett
Je vais quand même donner deux enseignements :
- remplacer "il faut que" par "j'aimerai" (il faut que je fasse les courses" devient "j'aimerai faire les courses"). Ca a l'air de rien, mais ça ne marche pas trop mal !)
- le maitre-mot, c'est impulsivité. La procrastination est liée à l'impulsivité. C'est celle-ci (générée par le système limbique) qui nous paralyse en nous détournant des objectifs à plus de 5 minutes. C'est aussi l'impulsivité qui nous fait dire "oui" alors que si on réfléchissait à long terme, on saurait que c'est non qu'il faut dire. Mais "oui" apporte une satisfaction immédiate, alors que "non" n'apporte la satisfaction que plus tard (même si cette satisfaction-là est alors bien plus grande que la satisfaction immédiate ne le sera jamais).
Apprendre à maîtriser son impulsivité...
Ce texte est décousu. Mais j'ai préféré le rédiger tel quel qu'attendre le jour improbable où il sera parfait. Serai-je sur la voie de la rédemption ?